Ras le bol !

Ras le bol !

  • Ras le bol !!

Voilà le mot qui m’est venu hier en constatant la multitude de douleurs me parcourant le corps et ce depuis si longtemps.

  • Encore ceci, et encore cela ! y a-t-il une partie de mon corps qui ne me fasse pas mal ?
  • Ben, oui, tout le reste !
  • Tu déconnes ?
  • Non, regarde, constate, ressens !

Ok, je me recentre…  je suis à l’écoute de chaque cellule de mon corps, je constate effectivement que chaque millimètre de peau, d’organes, de chair est sensible, que le tout ressens quelque chose, je constate que ma conscience n’est pas forcément en action à ces endroits-là, je goute la caresse du vent sur ma peau, sur mes bras, puis mes cheveux se redressent et me font un voile éternel devant mes yeux, les fourmillements me parcourent le crâne, c’est agréable… mes sinus reviennent au galop me rappelant la fragilité de tout ce que je ressens. Puis la chaleur du soleil vient me réchauffer, je transpire, la transpiration sèche et la sensation de fraicheur arrive, sous les bras, le front.

Je ressens mon pantalon qui est boutonné au niveau de la ceinture et ma peau en contact avec le tissu et les élastiques du caleçon. Je prends conscience de toute la surface de ma peau encore plus, et je perçois chaque endroit, quelle magie que le corps.

Oui j’ai mal et j’ai bien ! aussi !

Et parce que j’ai mal je vis, je ressens tellement et tellement !  

Puis la douleur (doux leurre) devient message et non plus souffrance, mon cerveau ne perçoit plus l’agression mais le message. Si bien que je peux marcher, et bouger, sans trop de difficultés.

Je me mouche, je sens mon nez sous la pression de mes doigts, je réalise qu’il n’y a pas un endroit qui ne ressens pas. Tout est sens, tout est vie.

Tout est incroyable, on transpire pour se rafraichir, je me suis fait piquer par une bestiole juste sur la colonne, je me dis qu’elle m’a fait un soin d’acupuncture, juste sur la vertèbre qui est blessée. Rien n’est hasard, sur toute la surface de la peau je ressens le moindre picotement, une mouche me chatouille le dos pendant que je fais mes étirements et je me dis qu’elle me fait un câlin. Tout est question de perception, je peux me lamenter devant toutes ces douleurs qui se cumulent mais je ne peux m’empêcher de constater tout ce que cela déclenche,

  • un rapport avec mon médecin de plus en plus humain, et de plus en plus précis, conscient.
  •  Une infirmière qui va me piquer 5 fois avant de trouver mon sang ! Pourquoi !? pour Elle ? Pour nous ?
  • Un kiné qui est juste incroyable et qui est une bouffée de joie de vivre.
  • Un dentiste qui a chaque fois qu’il me touche, me blesse, je reviens avec de maux nouveaux je lui parle de sa conscience de la douleur et je sais qu’il se passe quelque chose, ailleurs, dans le subtil, que nos échanges ont un sens. Je dois passer par ces douleurs !!! Soit !
  • Des amies fidèles qui m’accompagnent dans ces moments mouvementés. Fidèles, bienveillantes, aimantes…Quelle merveille !

C’est le sens de cette vie sur cette planète, mesurer, soupeser, interpréter ? Non, ça, ce n’est pas une bonne idée !

Interprétation de la douleur de mon chien face à ton handicap, mon empathie vient le soutenir mais ma peur de ne pas le soulager vient l’entraver. Réussir à accepter son chemin de vie sans souffrir avec lui mais le soutenir et le soulager du mieux que je peux.

Si mon esprit décide d’être pauvre et malheureux, l’animal aura la pire des vies et mon interprétation de sa douleur sera insoutenable, le voir boiter, le voir souffrir ! quelle horreur !! alors que lui ; même s’il boite, il s’amuse d’une balade, boitille vers une nouvelle odeur, vient relever les messages de la nature, de son copain qui est passé par là, et il boitille joyeusement, vigoureusement. Et mon interprétation se casse la gueule, il suffit que je regarde mon chien pour constater, que chaque instant de vie est un cadeau, que tout se vit au présent et que tant que l’on est en vie, on vit ! pleinement ! boitillant ou non !

Il vient me chanter qu’il va manger, je lui souhaite un bon appétit, le rituel dure plusieurs aboiements joyeux me montrant qu’il va se nourrir, et je lui réponds joyeusement, mes voisins n’ont peut-être pas le même plaisir à l’entendre s’exprimer mais n’est-ce pas encore mon interprétation qui est à l’œuvre dans ce commentaire ? Une peur ancrée dans mon esprit qui a reçu tant d’injonction, ma conscience la détecte, et je remets en place ma pensée.

Quel parcours ! un jour j’ai fait une régression pour comprendre pourquoi ce choix de vie et la réponse est que je voulais essayer tous les chevaux du carrousel, je voulais vivre toutes les situations. Quelle vie ! Que cette vie !  

Ben je dirais que je me suis bien gâtée !!! Ouaf ouaf